Certaines années débutent sur une note positive, tandis que d’autres amènent leur lot de questions auquel on a du mal à répondre. Et on dirait bien que 2022 rentre dans la deuxième catégorie.
Alors qu’on profitait des derniers jours d’Ambrose en France, on rentre un soir à la maison pour y découvrir de nombreux appels manquants de notre voisin en Afrique du Sud; ça sent pas bon. Quelqu’un vient de cambrioler notre caravane. L’individu serait passé par une des fenêtres et parti avec une boîte, un carton. Tout ce que l’on sait vraiment c’est que ni les fenêtres, ni la porte n’ont été endommagées, ce qui est un soulagement quand on connait les prix de ce genre de matos. On reçoit le lendemain quelques photos de la scène, c'est le bordel mais ça a l’air pas si dramatique. On est néanmoins chamboulé par la nouvelle. On savait que partir quelque temps était un risque, surtout en Afrique du Sud. Bien triste réalité. Rester optimiste c'est tout ce qu’on peut faire à distance, car forcément ça aurait pu être pire.
On décide alors de changer le billet de retour d’Ambrose pour qu’il puisse être sur place et gérer au plus vite tout ça avec la police. Disons que ce n'était pas vraiment la façon dont on voulait que les choses se terminent pour ce voyage tant attendu.
Deux jours plus tard, Ambrose est de retour au terrain et évalue les dégâts. Au premier abord, on pense à quelques objets disparu mais avec la mémoire qui revient, la liste s’agrandit. Une liste qui contient notamment nos lampes solaires, notre borne wifi, des médicaments, toutes nos huiles essentielles, notre réserve de bougies et piles (plutôt conséquent quand on vit sans électricité), des cadeaux fait mains, sac et quelques vêtements.
Ça va encore, mais tout de même. C’est plus que des objets qui nous ont été volés,c’est pour ma part toute une vision d’une vie paisible à la campagne qui nous a été dérobée. Peut-être ai-je trop idéalisé ce mode de vie tranquille ? Mais pour autant, est ce que c’est trop demander.. de ne pas être cambrioler ?
La semaine qui a suivi l’incident n’a pas été facile. Ambrose est là bas et moi non. Il gère des choses sur place qui m'échappent, et vice versa. On réfléchit à des alternatives,comme vendre la caravane ou les terrains ou tout. Bref des choses qui ne sont pas particulièrement agréable à penser. On ressent pourtant qu’on a encore tellement de choses à créer et apprendre sur ce terrain et qu’on est pas prêt à tout laisser tomber ou repousser à plus tard. Notre vision de notre vie là- bas, le travail qu’on a fait pour y arriver… tout ça pour que ça parte alors qu'on y a vécu seulement deux semaines. Déjà ? Et si cet incident était un signe qu’il faut partir avant que les choses deviennent pires ? Même si le cadre est magnifique, est ce qu’on peut vraiment se réveiller la nuit à chaque petit bruit et s'inquiéter dès qu’on part un peu ? Pouvons-nous trouver la paix tout en vivant de cette manière, toujours aux aguets? Toutes ces questions nous tiennent éveillés en ce moment et rendent la visibilité sur cette nouvelle année plutôt compromise.
Alors voilà où nous en sommes : à un rond point de questions venant de toutes directions. Une fois rentrée, on en saura déjà plus. Il doit forcément y avoir un moyen pour que notre vision voit toujours le jour non ? Enfin… laissez-moi rêver encore.
Écrit par Alice.
Beau texte ! Plein de courage et d’optimisme à vous deux !
Merci Lemmygton <3